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Le Visage émerveillé

DISTRIBUTION

Texte : Anna de Noailles

Adaptation : Ludovic Michel / Mise en scène : Thierry Harcourt assisté de Stéphanie Froeliger

Décor : Patricia Rabourdin / Costume : Christian Gasc / Lumières Jacques Rouveyrollis assisté de Jessica Duclos

Avec : Lee Fou Messica

 

Production Les Déchargeurs / Le Pôle diffusion

La Presse (extraits)

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LA PIECE

L’apprentissage de l’amour, de son vertige et de la mort. Une jeune sœur orgueilleuse se dévoile et découvre avec fierté et angoisse le désir du cœur et de la dévotion jusqu’à l’épuisement.

 

 

 

Une année – quatre saisons – rythment cet apprentissage, cette découverte de l’amour, de l’impuissance de la croyance face à la puissance des sentiments. Une vie familiale emplie de sécheresse conduit une jeune fille orgueilleuse, désireuse des sentiments les plus forts, dans les bras de Dieu. La douceur et la tranquillité des murs du couvent, le regard tendre et affectueux de la mère supérieure apaisent les élans impétueux de cette novice, jusqu’au jour où... Un billet doux déposé au sol de la chapelle déclenche un tourbillon de sentiments, de voluptés, d’affres qui n’épargnent aucun des protagonistes, pas même Dieu. Une relation amoureuse contre nature se tisse entre la jeune sœur impétueuse et une jeune peintre au profil shakespearien. Leurs désirs, leur amour explorent les plus sincères tentations jusqu’à l’enivrement. Les limites sont bousculées, heurtées, fragilisées au point de n’autoriser qu’une seule issue.

 

EN ECHO

 

 

Correspondance 1901- 1923 - Anna de Noailles / Maurice Barrès - Claude Mignot-Ogliastri. Editions L’inventaire

Extrait de la lettre 192 de Maurice Barrès à Anna de Noailles

(...) En arrivant ici, à Troyes, vers les cinq heures, je suis allé revoir une vierge qui se trouve à l’église Saint-Urbain et que j’aimais beaucoup il y a un an. Elle a une figure pleine et fine, aux formes délicates et puissantes, une jeune déesse rayonnante d’orgueil justifié. Tout le trésor mystérieux de son cÅ“ur apparaît, afflue dans sa physionomie. Elle dit : Mon cÅ“ur est épanoui. Mais pour tous elle réserve son secret que je distingue ou crois distinguer. Elle est modeste, car elle se sait faible, éphémère, parfois un peu nerveuse mais elle aussi orgueilleuse, car elle est le plus noble point de l’univers. Je lui dis, chacun lui murmure : « Telle que tu es, prospère ; tout est légitime en toi : je ne chicanerai aucune de tes faiblesses. Nous sommes plus vains de toi que toi-même tu n’es vaine. Favorite des dieux, pleine de grâce, arc du ciel nous t’entourons pour te protéger et pour que toutes choses te soient permises. Adieu petite fille modeste et vaine. Je te retrouverai, à cette même date, dans un an. Tu n’auras pas bougé et quels que soient tes sentiments à notre égard les nôtres reviendront s’agenouiller dans ta claire chapelle (...) ». 

Barrès.

 

 

Un amour incomparable

Aux détours des écrits de  Sacha Guitry, de Reynaldo Hahn ou encore de Maurice Martin du Gard, je découvris, la ferveur poétique, une poésie « délibérément française, poésie de coteaux verdoyants... » de la Princesse de Brancovan, Anna de Noailles. Ce ne fut à aucun moment des lectures distraites. Ce furent des lectures enivrantes, exaltées, passionnées et passionnantes. La personnalité d’Anna de Noailles, «gavroche de Byzance», sa volonté, sa détermination me séduisirent tout autant. Quoi penser d’une femme qui bouscula autant les esprits, qui inventa le « salon littéraire » et dont chacun louait l’esprit et les qualités de cÅ“ur ? L’un de ces fervents admirateurs fut Maurice Barrès, « prince de la jeunesse » député et académicien, anti-dreyfusard et ardent défenseur d’une « droite politique » ancrée dans les traditions et le nationalisme. Anna de Noailles et lui ont entretenu une correspondance amoureuse sur vingt années. Leur relation fut d’un romantisme rare, généreux, extrême et exigeant. Deux êtres si différents. Deux amants incomparables. Le roman Le Visage émerveillé ne peut être détaché de la relation Noailles/Barrès. Leur échange débuta en février 1903, un an avant la publication du roman. Anna de Noailles avait déjà publié trois recueils de poésie dont le magnifique Le CÅ“ur innombrable, qui allait être suivi par Les Éblouissements, un écrit majeur dans l’oeuvre de la poétesse. Lui, Maurice Barrès, n’est pas encore député de Paris (1er arr.), mais député « boulangiste » de Nancy. Il entrera à l’Académie Française quelques années plus tard en 1906. Il est déjà la figure emblématique du «culte du Moi» et bientôt un propagandiste du «bourrage de crâne» de la première guerre mondiale dont le surnom (attribué par les pacifistes) est « le rossignol des carnages ». Anna de Noailles rédigea Le Visage émerveillé en quelques jours, huit exactement. Elle était souffrante, fatiguée, mais tellement éprise de Maurice Barrès qu’elle écrivit ce « roman d’amour » avec une telle fièvre amoureuse que la parution fut différée d’un an, le temps de l’élection de Barrès au poste de député de Paris. La ferveur avec laquelle sÅ“ur Sainte-Sophie vit son dévouement pour Dieu et la passion avec laquelle elle découvre le sentiment amoureux égalent l’engagement et l’admiration de Maurice Barrès à l’égard d’Anna de Noailles et réciproquement. 

Claude Mignot-Ogliastri, à qui nous devons l’édition de la correspondance entre Anna de Noailles et Maurice Barrès, conclut son introduction avec ces phrases qui apportent un éclairage tellement juste sur leur relation et qui nous permettent d’apprécier encore davantage Le Visage émerveillé : Tant de souffrance, chez ces deux êtres et autour d’eux, nous invite à lire avec respect les lettres nées de leur passion « accordée avec les étoiles », selon Barrès et qui leur a rendu la vie impossible, la mort négligeable et l’éternité nécessaire.

Ludovic Michel

© 2013 by Les Déchargeurs

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